
Je suis Rotarien depuis de nombreuses années maintenant. Mon admiration pour ce groupe de personnes, leurs valeurs, la mission et la vision de l’organisation ne cesse de se renforcer chaque année; tout comme mon espoir et ma conviction que nous ferons une différence dans la vie des personnes marginalisées dans diverses régions du monde, en particulier à la lumière des plans actuels visant à transformer le slogan DEI (Diversité, Équité et Inclusion) en action. Les Rotariens continueront à répondre aux besoins de la population grâce à un véritable développement durable.
J’ai été heureux d’écouter mon ami Nabil Costa lors de la récente conférence organisée par le District 2452 à Beyrouth alors qu’il abordait la question de l’inclusion des personnes ayant des défis et des difficultés d’apprentissage au Liban. En effet, beaucoup a été accompli ces dernières années, mais aussi, comme il l’a souligné, il reste encore un long chemin à parcourir avant que nous soyons en mesure de fournir aux enfants, aux jeunes et aux adultes souffrant de troubles et de handicaps toutes les infrastructures, les institutions, ainsi que les politiques et les lois dont ils ont besoin pour mener une vie décente et agréable. Les Rotariens apportent certainement le soutien nécessaire pour continuer à avancer.
Il y a quarante ans, alors que je rendais visite à des amis rotariens dans le nord de l’État de New York, j’ai été invité à visiter Pathfinder Village (https://pathfindervillage.org/), “un quartier à accès libre de renommée internationale où les personnes atteintes du syndrome de Down et de troubles du développement nouent des amitiés durables et gagnent de l’indépendance. C’est un environnement gracieux et vierge où votre fils ou fille ou autre membre de la famille peut vivre dans la joie d’y appartenir.
J’ai invité les responsables à venir au Liban et visiter l’institution nommée SESOBEL. Ils l’ont fait et ont ensuite invité quelqu’un de Sesobel à aller rester une année complète à Pathfinder Village pour le compte du Rotary International pour apprendre comment ils fonctionnent. À la fin de cet échange culturel d’un an, le verdict est tombé. Les organisateurs de Pathfinder Village constatent que la famille au Liban est plus chaleureuse et accepte plus facilement d’être en charge de l’enfant handicapé que la famille aux États-Unis où la mère et le père ont tous deux travailler pour joindre les deux bouts et donc envoyer leur enfant dans un endroit lointain pour apprendre à vivre seul.
En effet, à cette époque, les circonstances au Liban étaient telles qu’une famille prenait soin de leur enfant ayant des besoins spéciaux, très probablement les parents et les frères et sœurs des personnes ayants des besoins spéciaux vivaient pour endurer toutes sortes de marginalisation avec eux. Au fur et à mesure que nous entrons dans le 21e siècle, nous avons progressivement entendu parler d’opportunités pour ces enfants de sortir dans la communauté et de recevoir au moins une éducation de base. Au fur et à mesure que nous avancions dans la deuxième décennie de cette ère, l’éducation spéciale dans les écoles privées et publiques est devenue plus ou moins facilement disponible au Liban. Plus important encore, ils sont de plus en plus réglementés grâce aux efforts d’organisations non gouvernementales comme SKILD Center.
Grâce à l’initiative IDEAL, un partenariat entre SKILD et l’Université Notre Dame (Zouk Mosbeh, Keserwan), les jeunes filles et garçons ayant des besoins éducatifs particuliers ainsi que d’autres handicaps et troubles ont désormais la possibilité de faire le premier pas vers l’intégration au travail marché. Ils sont dotés des connaissances et des compétences essentielles pour interagir avec d’autres personnes dans la communauté et sur le lieu de travail, ainsi que pour devenir responsables d’une tâche génératrice de revenus.
À mon avis, parallèlement au développement du programme collégial pour les apprenants en difficulté à IDEAL, et progressivement dans d’autres institutions également au Liban, il est temps de créer des institutions similaires à Pathfinder Village. C’est là que l’espoir est grand pour les frères et sœurs Rotariens et influenceurs similaires dans notre société de jouer un rôle pour réaliser ce qui semble maintenant un projet de rêve, surtout avec la crise actuelle au Liban.
À la lumière de l’augmentation du nombre d’apprenants ayant des besoins éducatifs spéciaux et des établissements d’enseignement inclusifs au Liban, et le début de ces institutions au niveau collégial (comme IDEAL), je crois que le pays est prêt à établir un quartier comme Pathfinder, pour les jeunes femmes et hommes avec des besoins spéciaux. Il est très nécessaire d’affiner leurs connaissances et leurs capacités et d’en ajouter de nouvelles dans un environnement où règne un fort sentiment de camaraderie sans compromettre les intérêts et les activités du résident.
Imaginez un jour où le Liban a sa propre version de Pathfinder Village (consultez leur site Web) avec une communauté amicale de frères et sœurs financièrement suffisants et indépendants ayant des besoins spéciaux… L’inclusion, lorsqu’elle est méticuleusement mise en œuvre est un état d’être merveilleux! Ce rêve n’est pas une exagération. Il suffit pour le réaliser qu’íl soit avalisé par des autorités publiques et privées et des bailleurs de fonds conscients des droits et des besoins des individus en difficulté au 21ème siècle.
Je crois que le pays est prêt à établir un complexe au Liban pour les jeunes hommes et femmes ayant des besoins spéciaux afin d’affiner leurs connaissances et leurs capacités et d’en ajouter de nouvelles dans un environnement où ils sont capables de nouer de véritables amitiés et de ressentir un sentiment d’appartenance.
Pour finir, je vous invite à réfléchir… Les valeurs des familles au Liban avec des membres en difficulté resteront-elles au vu des problèmes financiers majeurs auxquels les gens sont confrontés? Allons-nous ressembler davantage aux États-Unis et envoyer des enfants ayants des besoins spéciaux pour vivre loin de nous sans orientation ni renforcement de leurs capacités?