
« Police ou médecin ? »
Les rôles que les membres de la famille assument lorsqu’ils ont dans leur « cercle » une personne qui a un certain type de problème d’apprentissage ou de comportement sont souvent variés et peuvent changer rapidement. Les parents/soignants plaisantent souvent sur le fait d’être un chauffeur de taxi, un cuisinier, une femme de ménage, un conseiller, un infirmier, etc. pour leurs enfants. Avoir un enfant ou un membre de la famille atteint d’un handicap peut ajouter un nombre illimité de nouveaux « rôles » à jouer.
Dans ces cas, des spécialistes conseillent souvent les parents sur quoi faire pour aider leurs enfants à la maison. Des suggestions sont souvent faites sur la façon de gérer certaines circonstances et sur ce qu’il faut dire, faire ou planifier. C’est à ce moment-là que les spécialistes jouent le rôle d’un policier et établissent des règles et des directives (« Quand Jimmy fait une crise de colère, essayez d’ignorer son comportement… »).
Les membres de la famille essaient d’obéir à ces suggestions (règles), mais parfois elles ne fonctionnent pas. Certains membres de la famille peuvent être inattentifs à ces règles à cause d’autres problèmes plus urgents. Ça pourrait être un enfant malade, des responsabilités de travail supplémentaires, etc. Si leur enfant ne fait pas le progrès qu’ils espéraient, ils pourraient penser que c’est leur faute parce qu’ils n’ont pas été capables de suivre les règles qui suggèrent que leur enfant va s’améliorer s’ils les suivent.
Lorsque nous voyons que notre élève ne réagit pas comme nous l’espérions, par exemple s’il/elle rencontre des difficultés continuelles avec la lecture, les mathématiques, la communication ou démontre un certain comportement, il est possible que nous oubliions que les parents luttent aussi à cause de problèmes qu’ils peuvent traverser. Dans ce cas, nous devons tendre la main aux parents/membres de la famille, les réconforter et les encourager le mieux possible. C’est alors qu’ils ont besoin d’un bon médecin émotif pour prendre soin d’eux. Nous devons apprendre à être les meilleurs médecins émotifs pour les familles que nous servons.
Lorsque j’ai commencé à travailler à Hawaï, j’ai rapidement appris comment les affaires sont généralement menées. En commençant par un agenda chargé avec un district scolaire, j’ai ressenti un léger « refoulement » où mes objectifs semblaient secondaires par rapport à leurs besoins. Avant de pouvoir commencer, ils avaient besoin de savoir qui j’étais. Les Hawaïens aiment raconter des histoires et passer du temps ensemble pour que les choses avancent. C’est la même chose quand on travaille avec une famille. Apprendre à connaître la famille d’une façon informelle peut nous aider à prendre soin d’elle de plusieurs manières…
Écoutez efficacement.
Sans fixer une personne du regard, un regard occasionnel montre que vous n’êtes pas indifférents à elle. Votre posture compte aussi. Se pencher sur la conversation ou tourner subtilement la tête peut signifier que vous êtes intéressés par ce qu’elle a à dire.
Ensuite, observez ses expressions du visage. Que pourrait-elle ressentir ? Est-elle surchargée d’informations ou ne comprend-elle pas ce qui est dit ?
Nous devons également surveiller nos propres expressions de visage ! Quels signaux non verbaux pourrions-nous envoyer inconsciemment ?
Reformulez.
C’est une belle occasion de clarifier ce que la personne vous dit. Une mère se sentait coupable parce qu’elle ne pouvait pas tout simplement trouver du temps pour mener à bien tous les exercices de Mohammed.
« Alors, vous avez tout fait correctement, exactement comme le thérapeute vous a demandé de faire ! Effectuer ses exercices quand vous le réveillez le matin et quand il se couche le soir est un bon moment à passer l’un avec l’autre. Bien pour vous ! Peut-être pourrions-nous intégrer les autres exercices dans sa routine scolaire ? »
Faites une pause.
L’utilisation de pauses silencieuses (4 à 5 secondes quand rien n’est dit) peut être très utile. Cela permet à la personne de se regrouper, de comprendre ce qui a été dit ou de réfléchir à ce qu’elle veut dire.
Utilisez des commentaires sincères, authentiques et positifs.
Les évaluations ne doivent pas être seulement une liste de ce que les parents ne peuvent pas faire, mais aussi une chance de discuter des choses dans lesquelles ils sont doués ou de dire ce que vous pensez de leur enfant.
« Tandy avait un grand sourire quand je l’ai rencontré ! Je ne savais pas qu’il connaissait les scores de tous les matchs joués par son équipe de football cette année ! »
Dites adieu (à la fin d’une évaluation, d’une réunion PEI, etc.)
Interrogez-les sur quelque chose de positif.
« Selon vous, quelle est son point le plus fort ?
Dites à votre tour quelque chose de positif.
« ç’a fait un grand plaisir de travailler avec Alli. Elle est très polie et patiente. J’aimerais que plus d’étudiants soient comme ça ! »
Mettez un objectif simple.
« Aurez-vous le temps de discuter à nouveau la semaine prochaine ou le mois prochain ? »
Gardez les lignes de communication naturelles et ouvertes. Cela vous donne une chance rapide de voir comment vos suggestions s’avancent. Parfois, nos meilleurs plans ont besoin d’être ajustés ou modifiés pour mieux répondre aux besoins de la famille.
J’ai eu l’occasion de travailler avec un homme incroyable qui a travaillé avec un réseau national de soutien familial. Je n’oublierai jamais sa préoccupation quant à la « thérapie » des familles. Lorsque nos interactions sont normalisées, nous avons tendance à être mieux suivis que lorsque les membres des familles se sentent comme des « clients ».
Vérifiez qu’ils vont bien avant de mettre fin à la conversation/réunion.
“Est ce que ça va ? Avez-vous besoin d’aller aux toilettes avant de vous lancer dans cette terrible heure d’embouteillage ? »
Suivez avec eux par un appel téléphonique ou un SMS.
Un message vocal ou un SMS rapide montrera que vous êtes intéressés à soutenir la famille et que vous souhaitez l’aider le mieux possible.
Ce sont les petites choses qui comptent.
Dr. David M. Finn
Université de Samford
« Les étudiants handicapés présentent un ensemble unique de défis pour les éducateurs, les chercheurs et les décideurs car, fréquemment, ils sont confrontés à des défis académiques et sociaux qui ont un impact significatif sur la réussite… »
Scheuermann & Hall, 2008 – Cited in Hott, B. et al. (2015). It takes a village: Counselor participation with students, families, and other school personnel in serving students with special needs. National Forum of Special Education Journal, 26(1), 9 pages, retrieved from shorturl.at/filJ3..